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Pourquoi les gens continuent toujours de prendre le Koissa koissa vers Mayotte ?

10 May 2018 - 02h41

La question mérite d'être posée, Pourquoi les gens continuent toujours de prendre les Koissa koissa pour Mayotte ?

La réponse, probablement va choquer certaines têtes, mais ce n'est que la réalité.


Cette réponse, est la suivante: Et pourquoi ces personnes ne partiraient pas en Koissa koissa pour Mayotte ?
D'abord faut reconnaître que chaque population vivant dans les îles est nomade de nature et favorise les déplacements. Chaque habitant de notre archipel qu'il soit de Mohéli, Mayotte, Grande comore ou d'Anjouan se déplace d'une île à l'autre pour des raisons spécifiques qu'on on connait de nature. 
Cela peut être pour aller voir la famille, participer à un mariage, pour aller faire du commerce ou encore pour trouver du travail.
La chance a fait que ces vingt dernières années l'île de Mayotte fait figure d'eldorado et le reste de la population des trois autres îles (Mohéli, Anjouan et Grande comore) ont fait cap vers cet eldorado.
Un partie quitte son île pour Mayotte pour des raisons sanitaires, familiales et d'autres pour décrocher un boulot même au Black.

Et pour développer ces trois raisons qui insistent le reste de l'archipel à s'inviter en masse à Mayotte >>

Revenons sur le dernier naufrage de koissa koissa du 5 Mai 2018 au large de Mutsamudu.
Une vieille dame rescapée, a raconté leur cauchemar et dit avoir été à bord avec treize autres passagers dans ce kwassa parti à Ouani pour tenter la traversée dangereuse vers Mayotte. Une partie de ces victimes partait spécialement pour un mariage de la famille, la preuve, on a découvert des sacs de fleurs de jasmin et des habits des mariés repêchés pendant les recherches en mer.

D'autres candidats pour la traversée doivent retourner à Mayotte car ils ont été reconduits récemment vers Anjouan bien que ces derniers ont passé toute leur vie, leur enfance, ont même grandit à Mayotte. Certains racontent qu'ils ont construit à Mayotte, une partie de leur vie est à Mayotte, ont participé à l'économie de Mayotte. Mais derrière, ils ont leur famille là-bas à rejoindre, et le voyage en Koissa Koissa est la seule issue pour aboutir. En conclusion, tant que ce visa balladur instauré par la France en 1995 reste toujours un parcours de combattant pour son obtention, ces koissa koissa danseront le bal masqué en mer entre Anjouan et Mayotte et notre population fera toujours parti de la danse.

                        L'autre raison de partir à Mayotte, se faire soigner >>

On constate que la majorité de ceux qui obtiennent la chance d'une évacuation sanitaire (EVASAN) au niveau des 3 îles vers Mayotte, sont surtout ceux issues des familles bien aisées, qui ont les poches pleines et ceux qui sont proche du pouvoir.
Chaque personne vivant sur cette planète a besoin de profiter des meilleurs soins pour vivre sans crainte.
Aux Comores, c'est pareil. Nous avons crié "avoir un hôpital pouvant prendre en charge notre population. Dieu nous a entendu et nous a offert cet hôpital de marque inauguré il y a tout juste 1 an. Un hôpital qui peut concurrencer voir même la région en matériel médical. 
Mais malheureusement l'hôpital de Bambao Mtsanga à Anjouan fait référence aujourd'hui d'un dispensaire. Le personnel n'est pas encore prêt, kit à dire qu'il n'est pas qualifié pour le faire fonctionner et le pire des choses, pour notre pauvre population se trouve victime de payer des soins à des prix trop élevés qui varient entre 25 000 fc et 50 000 fc soit 50 à 100 euros. Pour sauver l'hôpital de Bambao Mtsanga en envoyant son personnel en formation dans d'autres centres de la région ou en chine qui a financé cet édifice, le gouvernement s'est lancé à construire un autre hôpital de luxe.
Tout cela fait que le comorien qui a besoin d'une sécurité au niveau de sa santé n'envisage rien que prendre le koissa pour mourir ou survivre en mer.

Limage contient peut-tre 1 personne assis et ocan
  •   Photo: candidats au voyage à Mayotte en pleine mer (Samir Dupond).

                           Troisième raison - Partir à Mayotte pour le travail .... même au Black.


Notre population, Mohéli, Anjouan et Grande comore vit toujours de son agriculture, de la pêche et la culture des produits de rente. Et même difficilement, mais toute cette population vit très heureuse ses journées comme ses nuits. Sauf que ces jours heureux de notre population s'ajoutent des changements et des reformes de la constitution du pays. Chaque dirigeant qui arrive au pouvoir depuis l'accession à l'indépendance joue à modifier les textes à son profit. Et c'est une autre façon de fragiliser le développement de notre cher pays, ces autorités, oubliant aussi que les multiples coup d'Etat perpétrés dans notre pays ont joué beaucoup au freinage de notre aller de l'avant. 
Le pouvoir aux Comores n'a jamais suffi à nos dirigeants. La preuve, le pays s'est engagé dans l’incertitude. De ce référendum prévu au mois de juillet prochain. Les comoriens vont devoir se prononcer par un oui ou par un non sur un projet de réviser encore la constitution. 
Ceux qui n'arrivent pas à suivre le président sur ses perspectives craignent ces nouvelles reformes prévus dans un future proche. Et pour s'en passer, ces derniers doivent se créer des destinations pour une vie stable. Une vie qu'on aurait pu fonder dans l'ensemble du pays. Ce sont des bacheliers, des professeurs, des cadres aujourd'hui qui continuent à fuir le pays dans des embarcations de type Koissa Koissa à la recherche d'une stabilité à Mayotte.

                                Et ça va durer encore longtemps car ça ne fait que commencer .......

Par Naouir Eddine Papamwegne.

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